La Banque natio­nale fête son 175^e anni­ver­saire

La Banque nationale de Belgique (BNB) a été fondée il y a 175 ans. C’est en effet le 5 mai 1850 que Léopold Ier a signé la loi instituant la Banque nationale.

Les missions, le fonctionnement et la structure de la Banque ont varié au fil des années, parallèlement aux évolutions économiques, technologiques et politiques. Une constante a toutefois marqué les 175 ans d’existence de la Banque nationale : la volonté de servir au mieux les intérêts de la société, du pays et du système économique et financier.

Il n’est pas facile de résumer l’histoire captivante de la Banque en un communiqué de presse, d’autant que de nombreux ouvrages et études scientifiques y ont déjà été consacrés. C’est la raison pour laquelle nous nous contenterons ici d’épingler quelques faits marquants et saillants :

• Si la Banque nationale ne voit le jour que deux décennies après la création de la Belgique, c’est principalement parce que des devises étrangères circulent dans la jeune Belgique et que l’émission de billets a au départ été confiée à des banques privées telles que la Société Générale.
• Ce n’est qu’après la crise économique de 1848, qui a mis en évidence la fragilité du système financier, incapable d’apporter un soutien suffisant à l’économie, que le ministre des Finances Frère-Orban décrète le moment venu de créer une banque centrale. Celle-ci est fondée en 1850. Les principales missions qui lui sont confiées sont d’unifier la circulation de la monnaie, d’améliorer l’accès aux crédits commerciaux, de gérer les réserves de change et de jouer le rôle de caissier de l’État.
• En 1851, la Banque Nationale émet ses premiers billets. Le billet de 1 000 francs, qui constitue alors la plus grosse coupure, vaudrait aujourd’hui plus de 8 000 euros. Les signatures sur les billets sont véritablement apposées à la main.
• Les billets de banque belges n’ont été officiellement reconnus comme des moyens de paiement légaux qu’en 1873. Avant cela, personne n’était tenu de les accepter. Le droit d’émission accordé à la Banque Nationale en 1873 a changé la donne. Au cours des deux guerres mondiales, la Banque a perdu ce droit à deux reprises et le franc belge a été remplacé par de la monnaie de guerre.
• En 1900, la Banque Nationale devient la «Banque Nationale de Belgique ». Charles de Brouckère avait en effet créé en 1835 une banque commerciale appelée « Banque de Belgique » qui était actionnaire de la Banque Nationale, ce qui aurait pu prêter à confusion.
• Le gouverneur de la Banque siège au Conseil d’administration de la Banque de règlements internationaux (BRI), souvent qualifiée de « banque centrale des banques centrales », depuis sa création en 1930.
• En 1935, un accord monétaire autorisant la Banque à créer une agence au Luxembourg est conclu. Le franc belge a désormais également cours légal au Grand-Duché, un prolongement de l’Union économique belgo-luxembourgeoise créée en 1921.
• 1944 est une année infernale dans l’histoire de la Banque en raison de la réforme monétaire et de l’opération d’assainissement monétaire induites par l’« Opération Gutt ».
• Toujours en 1944, la Belgique adhère au nouvel ordre monétaire international, institué lors de la conférence de Bretton Woods. La Banque va collaborer avec le FMI.
• Depuis sa création, la Banque nationale est une société anonyme dotée d’un statut juridique particulier, d’organes et de règles de fonctionnement spécifiques qui s’acquitte de missions d’intérêt général. Pendant longtemps, elle n’a compté que des actionnaires privés. Au XIX^esiècle, l’un de ses principaux actionnaires a durant de nombreuses années été le célèbre écrivain français Victor Hugo. Depuis 1948, la moitié des actions de la Banque est aux mains de l’État belge.
• En 1954, la Banque lance ce qui va devenir l’un de ses multiples canaux de recherche. Tous les mois, elle mène une enquête de conjoncture auprès d’un échantillon de chefs d’entreprise afin de prendre le pouls de l’économie. La même année, elle inaugure son majestueux bâtiment principal le long du boulevard de Berlaimont.
• La Banque effectue un certain nombre de tâches que ses homologues ne comptent pas toujours dans leurs attributions. Ainsi par exemple, à la demande du Gouvernement, elle centralise depuis 1978 les comptes annuels des entreprises. La Banque héberge également la Centrale des crédits aux particuliers, qui consigne les crédits et répertorie les mauvais payeurs.
• Le 1^er janvier 1999 marque le lancement de la troisième phase de l’Union monétaire européenne. Depuis ce jour, le gouverneur prend part aux réunions de politique monétaire de la BCE. La Banque contribue de ce fait activement à l’élaboration et à la mise en œuvre des décisions monétaires à l’échelle européenne.
• Trois ans plus tard, en 2002, la Belgique dit adieu au franc belge et devient l’un des douze pays à introduire les pièces et les billets en euros. La Banque signe ainsi un tour de force logistique. Les derniers billets en francs belges mis en circulation rendaient hommage à James Ensor, à Adolphe Sax, à René Magritte, à Constant Permeke et à Victor Horta. Le billet de 10 000 francs représentait quant à lui le couple royal Albert et Paola.
• Depuis le 1^er avril 2011, la Banque est, avec la FSMA, l’une des deux autorités de surveillance financière de notre pays, contribuant à ce titre largement à la stabilité financière. La Banque est chargée du contrôle prudentiel des établissements qui relèvent de sa compétence. Elle définit également la politique macroprudentielle et intervient en cas de crise ainsi que dans l’éventualité où la résolution d’un acteur financier en difficulté s’imposerait.
• À la fin de 2018, les deux derniers sièges régionaux de la Banque (Courtrai et Liège) ferment leurs portes. À son apogée, dans l’entre-deux-guerres, le réseau régional aura compté pas moins de 43 agences.
• En 2020, les derniers billets sortent des presses belges. Depuis lors, la Banque fait appel aux imprimeries des banques centrales autrichienne et portugaise pour la part qui lui revient dans la production de l’euro.
• Après 175 ans d’existence, la Banque s’apprête à déplacer son activité fiduciaire du centre de la capitale vers la périphérie bruxelloise. Un tout nouveau Cash Center sera très bientôt inauguré à Zellik.
• Les statistiques, les informations financières, les enquêtes, les rapports, les rapports annuels et les conférences de la Banque contribuent chaque jour au débat sociétal et à la connaissance financière et économique de notre pays. Son expertise reconnue, la fiabilité de ses données, sa capacité d’adaptation à l’environnement dans lequel elle opère ainsi que son indépendance sont au cœur de son développement stratégique.

Si cette remontée dans le temps a piqué votre curiosité, n’hésitez pas à vous rendre au Musée de la Banque, dont plusieurs salles retracent l’histoire fascinante de notre institution.